Ce premier article dans la série "Mais c'est quoi ?"vous propose une approche simplifiée des thérapies brèves. Que recouvre ce terme,
quels sont les points communs entre les différentes méthodes et autres questions.
D'autres articles suivront, si vous avez des demandes sur des sujets précis, n'hésitez pas à me faire un mail via la page contact.
Qu’est-ce que la thérapie brève ?
Pour une explication un peu longue et presque complète vous pouvez consulter l’article de Wikipedia ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thérapie_brève.
L’article n’est pas toujours très clair et manque de documentation. La version américaine de l’article « Brief psychotherapy » est finalement plus courte mais plus éclairante pour ceux d’entres vous à l’aise dans cette langue : https://en.wikipedia.org/wiki/Brief_psychotherapy
Explication concise en deux mots : Thérapie et Brève.
Thérapie : soin ou cure
Brève : courte dans sa durée
La thérapie brève est l’accompagnement d’une personne (ou d’un groupe de personne comme un couple ou une famille) par un thérapeute sur un nombre de séances le plus souvent compris entre 3 et 10.
Les différentes thérapies brèves (hypnose, PNL, EMDR, etc.) s’appuient sur le postulat que l’ancienneté ou l’importance d’un « problème » n’est pas un frein à sa résolution dans un temps court.
En bref : ce n’est pas parce que vous avez peur des araignées depuis 25 ans que vous ne pouvez pas faire disparaître cette phobie en une ou deux séances.
Les thérapies brèves : pourquoi faire ?
Les troubles du comportement, les anxiétés, les angoisses, les phobies, les addictions, la gestion des émotions, les difficultés relationnelles, etc.
Les thérapies brèves ne sont pas des remèdes à tout. Pour une fracture ouverte ou une maladie incurable, le thérapeute pourra vous accompagner dans la gestion de la douleur ou de la peur de la mort, mais il ne réparera pas l’os ni ne fera de guérison miraculeuse.
Ces thérapies ont la plupart du temps plusieurs points communs.
Le comment avant le pourquoi
En thérapie brève, le thérapeute va se concentrer sur ce qui amène la personne dans son cabinet. Il peut arriver que la raison déclarée ne soit pas tout à faire la raison réelle. Le thérapeute devra alors rapidement vérifier avec son client quel sujet celui-ci souhaite gérer.
Par exemple un client vient pour des difficultés à s’endormir et très vite dans l’échange préliminaire il apparaît que cette personne est en train de divorcer. Quel est le sujet important pour le client ? S’endormir facilement ou gérer les émotions liées au divorce ? Il se peut que le soucis d’endormissement soit ce qui ait permis de venir consulter (une forme d’excuse pour franchir le pas) ou bien le vrai « trouble » soit bien le sommeil (changement de lieu, de matelas ou quoi que ce soit) sans aucun rapport direct avec le divorce.
Une fois l’objectif fixé, le comment prévaut sur le pourquoi. Pour parodier un peu : comment faire pour dormir sur ce nouveau matelas dans cette nouvelle chambre plutôt que de savoir quel épisode déchirant de la petite enfance est ramené à la surface par ce nouveau matelas.
La position basse
La solution est déjà en possession du client.
Le rôle du thérapeute est d’accompagner la personne pour mettre en œuvre des changements. Les ressources, les capacités, les connaissances nécessaires sont déjà à la disposition du client. Le thérapeute n’apporte pas les solutions, il aide son client à trouver sa meilleure solution en fonction de ses possibilités, de ses connaissances, de ses valeurs.
La solution mise en œuvre par une personne pour perdre du poids ne sera pas forcément adaptée à une personne différente. Le thérapeute n’arrive pas avec une méthode magique à dérouler pour régler n’importe quelle situation. Il s’adapte à chaque personne qui possède ses propres ressources, ses propres expériences.
Le thérapeute est l’expert en thérapie (outils de langage, protocoles, écoute verbale et non verbale, observation, etc.) et le client est l’expert de sa vie.
La prise en compte de l’environnement
Quand une personne vient avec un changement souhaité, ce changement aura un impact sur son entourage (famille, travail, …). Il faut le prendre en compte pour accompagner le changement. Le client n’est pas son comportement. Il a un comportement dans certaines circonstances et il a également toute une vie en dehors de cela.
Par exemple un client vient pour se débarrasser de son vertige. Dans le groupe d’amis et dans sa famille il est « celui qui a peur du vide ». Quelle sera sa place ensuite ? Est-il prêt à en changer ? Choisir d’ignorer totalement ce facteur pourra ralentir, voir bloquer, la mise en place d’une solution.
Le constat des progrès
Par des tâches ou des exercices à réaliser entre chaque séance et/ou par un échange en début de séance ou par d’autres méthodes de son choix (point par email par exemple) le thérapeute vérifie avec son client que des changements ont pris place. Le but est de permettre au client de prendre conscience de ce qu’il peut réaliser qu’il ne pensait pas possible.
Se rendre dans un lieu avec de la foule, refuser un plat froid au restaurant, ne pas servir deux fois d’un dessert sont autant de confirmation pour le client qu’il peut obtenir un autre résultat en modifiant son comportement. Tout est possible.
La fin de la thérapie
Lorsque le client est autonome, qu’il est satisfait du résultat, que le comportement a changé comme souhaité, la thérapie prend fin. Généralement la dernière séance sert à faire le point sur le chemin parcouru.
Un retour par téléphone ou mail quelques semaines/mois plus tard peut confirmer la résolution dans la durée.
